A quoi sert le prélèvement à la source ?

LES PRINCIPAUX INDICES DU 01 JANVIER AU 30 SEPTEMBRE 2018

LES INDICES BOURSIERS
CAC 40 : + 3.41 %
SBF 120 : + 3.32 %
DOW JONES : + 7.04 %
NIKKEI – 2.31 %
EURO STOXX + 5.95%

LES TAUX D’INTERETS
EURIBOR 3 MOIS : -0.318%
OAT 10 ANS : + 0.81 %

LES PLUS FORTES VARIATIONS DU CAC 40 EN 2018
DASSAULT SYSTEMES : + 46.06 %
VALEO : – 39.94 %

En 2018, la France n’est pas seulement devenue championne du Monde de football, elle est également championne du monde d’une compétition tout aussi relevée : Celle des prélèvements fiscaux obligatoires que se disputent tous les gouvernements de la planète… Voilà un titre dont nous nous serions bien passés ! Dans une politique vertueuse, les recettes fiscales d’un Etat devraient idéalement déterminer sa politique de dépense publique et son objectif d’équilibre budgétaire. En fait, il n’en est rien et les gouvernants de tous bords cherchent par tous les moyens à financer par l’impôt la politique qui leur permettra d’être larg ement réélu !

Dans ce contexte, nos politiciens nationaux n’ont rien à envier à Griezmann et MBappé en matière de talents. Le poids de nos prélèvements représente plus de 46% du PIB dont 1/3 payé par les ménages. Un record mondial ! Comment, par conséquent, parler de pouvoir d’achat, de relance par la consommation ou d’amélioration du niveau de vie ? Il convient de rappeler que ces 46% de prélèvements intègrent l’impôt sur le revenu des particuliers, celui sur les sociétés mais également la fiscalité locale, les taxes indirectes et les cotisations sociales. Ce chiffre n’était encore que de 42% il y a dix ans et il doit être comparé à ceux de nos partenaires européens possédant un niveau de protection des citoyens équivalent au nôtre : la Finlande (44%), l’Italie (42%), l’Allemagne ou les Pays Bas (37%) sont très nettement moins taxés que nous. Il y aurait probablement 7 à 8 points de PIB (150 milliards d’euros) à libérer de la pression fiscale. Nous n’évoquerons même pas le cas de l’Angleterre (32%), du Canada (30%) ou des USA (26%) qui n’ont bien sûr pas le même système social mais avec lesquels nos entreprises sont en compétition.

Dès lors, quitte à prélever l’impôt à la source, nous aurions pu imaginer une grande réforme fiscale rendant l’impôt plus juste, moins complexe, plus transparent et surtout moins élevé. Trop d’impôt tue l’impôt ! Au-delà d’un certain seuil de prélèvement, plus la pression fiscale augmente, plus les recettes fiscales diminuent, en raison de l’effet désincitatif sur l’offre de travail. Ce mécanisme a été mis en évidence au 17ème siècle et confirmé par tous les économistes depuis… Pourtant, la nouvelle « réforme » de l’IR ne va pas dans ce sens. Si l’objectif avoué de ce nouveau mécanisme est de supprimer le décalage d’un an entre la perception des revenus et le paiement effectif de l’impôt, il s’agit en fait pour l’Etat de percevoir des rentrées plus régulières, plus lisibles et mieux contrôlées afin d’offrir davantage de lisibilité à la BCE et aux marchés. Il n’y a au fond aucun intérêt pour le contribuable Français qui acquittera rigoureusement le même montant d’impôt que l’année précédente (à revenu égal) mais fera en quelque sor te l’avance à l’Etat. Le coût de ce nouveau mécanisme varie fortement selon les sources mais il peut être estimé à 1 milliard d’€, principalement supporté par les entreprises. A ce tarif-là, le jeu en vaut-il la chandelle ? En dehors d’un plus fort contrôle de l’Etat sur les rentrées et d’une probable fusion entre IR et prélèvements sociaux à moyen terme, à quoi sert ce prélèvement ? Puisque l’on ne change rien sur le fond (assiette, taux, réductions, niches…) une simple modernisation du système de la mensualisation n’aurait-il pas produit des effets similaires ?

Il est temps que nos hommes politiques raisonnent autrement et cessent d’empiler des réformes inutiles qui n’ont que pour objectif de nous contrôler encore davantage (prélèvement à la source, IFI, Ficovie, Ficoba, réforme de la taxe foncière…).

Une importante diminution de la dépense publique et une modification des missions de l’Etat, sont les conditions indispensables à une baisse de la pression fiscale. La Suède et le Canada entre autres, ont diminué leurs dépenses lors d’une période de croissance comme c’est le cas actuellement ou en modifiant leur système social comme en Allemagne, où les retraites ont été pour partie privatisées. Pourquoi ne pas « copier » ces deux excellents exemples et permettre à la France d’être plus compétitive ? Il conviendrait d’élargir les assiettes, en introduisant davantage de progressivité et d’équité dans le système fiscal. Plus d’un Français sur deux ne paie pas d’impôt sur le revenu et l’impôt se concentre sur une minorité qui se décourage années après années. Revenons à une imposition plus faible mais plus large et sans échappatoire possible afin que tous participent à l’effort national. Pour une fois, les classes moyennes, largement mises à contribution ces dernières années, sortiraient gagnantes de l’opération et nous aurions enfin une réforme fiscale équitable, juste et incitatrice qui rendrait la France plus performante. Pourquo i s’en priver ?

Stéphane Lenoir

 

Petite séance de rattrapage pour ceux qui ont été loin des marchés pendant l’été…

Les résultats des entreprises ont globalement été excellents… Plus de 80% des sociétés ont dépassé les attentes en termes de résultats (CAC40 et S&P500), soit le meilleur chiffre depuis 10 ans. Toutefois, les sanctions ont été sévères pour les titres qui ont déçu, notamment dans les technologiques Américaines. Ainsi Netflix et Facebook ont perdu -20% le lendemain de leurs publications, jugées décevantes. A contrario, Apple a profité de ses bons résultats pour dépasser $1000 milliards de capitalisation boursière, une première historique…

On croyait la crise italienne derrière nous, il n’en est rien ! Les rendements des obligations italiennes sont au plus haut depuis 4 ans. Les marchés redoutent une épreuve de force entre le gouvernement et la commission européenne. De plus, il semble que Matteo Salvini, le leader de la ligue du Nord, attende la première occasion pour déclencher des élections anticipées.

Dans le même esprit, l’économie Turque présente des signes de faiblesse inquiétants avec des taux en forte hausse, une monnaie et une bourse en dégringolade, C’est l’annonce début août de sanctions américaines qui a mis le feu aux poudres. Les Etats-Unis entendaient ainsi officiellement protester contre la détention jugée abusive d’un pasteur américain. Toutefois, cela n’est sans doute qu’un prétexte pour mater le Président turc qui multiplie les confrontations avec les occidentaux depuis des années. Ces sanctions ont fait fuir les investisseurs étrangers d’un pays jugé fragile. En effet, malgré une croissance forte (+7,4% en 2017), la Turquie accuse un très large déficit de la balance des paiements courants (-5,5%) et ses entreprises sont très largement endettées en dollars US.

La guerre commerciale ne cesse de s’amplifier entre les US et la Chine… Bien que des négociations soient ouvertes (ce qui a rassuré les marchés), les menaces sont mises à exécution de part et d’autre. Pour l’instant, on est sur un volume de marchandises de $50 milliards. Dans un tel contexte, ce sont les émergents, également impactés par la Turquie, qui flanchent. Les actions et obligations émergentes ont très largement sous performé leurs homologues des pays développés.

 

En Bref

388 Md€
Malgré un taux de rendement annuel à 0,75 % (soit sous le taux de l’inflation), les Français ne se détournent pas de leur Livret A et leur Livret de développement durable et solidaire qui atteignent un encours global de 388 milliards d’euros sous gestion… C’est un record historique
497 md$
Encore un record… D’après la 19e édition du Janus Henderson Global Dividend Index qui vient d’être publiée par la société de gestion américano-britannique, les dividendes mondiaux ont continué de croitre au deuxième trimestre 2018 pour s’établir à un montant de 497 Md$, correspondant à un taux annuel de croissance de 12,9 %.

48.4M$
Une Ferrari 250 GTO a été adjugée à 48,4 millions de dollars lors d’une vente organisée par Sotheby’s. Du jamais vu pour une voiture de collection ! Il faut dire que cette 250 GTO n’a été fabriquée qu’à 36 exemplaires entre 1962 et 1964.