Faut-il craindre la crise bancaire actuelle ?

LETTRE N°83 Avril 2023

Depuis la crise financière de 2008, les régulateurs de tous bords ont redoublé d’efforts pour encadrer fermement le système bancaire, dans le but d’éviter tout dérapage futur. Pourtant, force est de constater que 15 ans après le séisme des subprimes, les institutions financières sont à nouveau dans la tourmente. Assistons nous à un phénomène passager, cantonné à des établissements fragiles et mal gérés ou à une tendance plus profonde dont nous devrions avoir peur ?

Si de nombreuses raisons peuvent expliquer les récents déboires rencontrés par certaines banques américaines et par le Crédit Suisse en Europe, l’explication principale réside évidemment dans la violence des hausses de taux orchestrées par les banques centrales pour juguler l’inflation. La Réserve Fédérale américaine (Fed) a en effet resserré les conditions financières au rythme le plus rapide de l’histoire, ce qui engendre inévitablement des dommages collatéraux. Traditionnellement, il faut 15 mois pour que ces efforts monétaires aient un impact marquant sur l’économie réelle. Dès lors, on peut légitimement se demander si les banques centrales n’ont pas agi trop fort et surtout trop vite, augmentant significativement le risque « d’accidents » supplémentaires, que ce soit dans le secteur bancaire ou ailleurs. L’économie mondiale, dont la dette s’élève à 300.000 milliards de dollars, reste incroyablement sensible à une hausse des taux à long terme. Il convient d’ajouter à ce phénomène de fragilisation, l’appétit féroce des investisseurs « charognards » attirés par l’odeur du sang qui cherchent, comme toujours, à profiter des faiblesses du système ou de certains acteurs. Les banques en situation délicate ont du souci à se faire car il ne leur sera fait aucun cadeau, à l’instar des valeurs technologiques matraquées sans discernement l’année dernière. Les articles alarmistes des journalistes économiques évoquant des risques de contagion hypothétiques viennent en outre renforcer ce climat anxiogène que les marchés et les investisseurs détestent.

Pourtant, si les faillites ou les tensions sont réelles au sein du système bancaire mondial, il ne faut pas opérer d’amalgame entre les situations des établissements financiers européens
et américains.

Les banques européennes sont en bien meilleure santé et beaucoup plus encadrées que leurs concurrents d’outre-Atlantique. La SVB (Silicon Valley Bank) par exemple présentaient des faiblesses structurelles très spécifiques, telles qu’une forte concentration de la clientèle, des dépôts pour la plupart non assurés et une exposition aux taux d’intérêt non couverte. Lorsque des rumeurs se sont mises à circuler et que les investisseurs ont commencé à retirer leurs dépôts, la banque a dû réaliser d’énormes pertes sur ses avoirs obligataires et un cercle vicieux s’est enclenché, qui a finalement entraîné la faillite de la banque.

Le cas du Crédit Suisse est différent car ce n’est pas son business model ou une situation financière délétère qui ont entrainé son rachat par l’UBS mais plutôt son incapacité à se restructurer et la sous-performance chronique de ses activités de base qui est en cause. Les revers économiques récurrents alliés à des scandales retentissants ont finalement conduit son premier actionnaire, la Banque nationale saoudienne, à jeter l’éponge.

Le crédit Suisse reste un cas à part en Europe car le système bancaire de la zone reste très solide. La réglementation Bâle III mise en place après la crise financière de 2008, sous l’impulsion du Conseil de stabilité financière et du G20, garantit un niveau minimum de capitaux propres et renforce la solidité financière des banques. 400 groupes bancaires européens sont soumis à cette réglementation contre seulement les 13 plus grands établissements aux États-Unis. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, vient de rappeler récemment une décision prise au temps de l’administration Trump en 2019, qui a consisté à dispenser les petites et moyennes banques, des contraintes de Bâle III. Il a ainsi souligné que les banques régionales qui ont fait faillite fin mars aux États-Unis en faisaient partie. On mesure aujourd’hui l’importance de ces garde-fous, qui permettent aux institutions financières européennes de nous offrir une meilleure solvabilité.

Alors, ne cédons pas à la panique et ne jouons surtout pas à nous faire peur ! Les faillites actuelles sont un signal d’alarme mais le secteur bancaire reste sain et surtout rentable ! Le résultat net du Groupe BNP, première banque européenne, s’est élevé à 10 milliards d’euros en 2022, en forte hausse de 7,5% par rapport à 2021. La rentabilité des fonds propres tangibles non réévalués est de 10,2%. La société Générale (5.6 milliards d’euros de résultat net) ou le groupe HSBC (1 milliard de résultat) présentent également une solidité remarquable. Rien à voir avec les acrobaties financières de la SVB Américaine !

Nous ne sommes pas en 2008 mais au contraire en train de digérer tant bien que mal un retour à un environnement plus normal en termes de taux. L’année 2022 aura sonné le glas de l’argent gratuit, ou presque, avec tous les effets pervers induits. Dans ce nouvel environnement, il reste de nombreux secteurs sur lesquels investir et il faut réorganiser nos portefeuilles pour en profiter ; Les bancaires, bien sûr, qui ont subi de plein fouet ce contexte anxiogène des faillites, les valeurs de transition énergétique, la santé, les fonds d’infrastructure et les supports obligataires qui ont repris de l’intérêt un peu partout dans le monde.

Toute notre équipe est à votre disposition pour vous accompagner dans ce nouvel univers qui s’ouvre.

Stéphane Lenoir

 

Du nouveau chez Vauban Patrimoine !

Le cabinet Vauban patrimoine se dote d’une nouvelle compétence !
Nous avons le plaisir de vous annoncer l’arrivée dans notre équipe d’une allocataire d’actifs spécialisée, Julie Roussenque.
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Déclaration de revenus

Comme à chaque printemps, nous allons devoir effectuer nos déclarations de revenus pour l’année écoulée (2022). Cette campagne 2023 débutera le 13 avril et s’achèvera en fonction de son lieu de résidence.
Les dates limites de dépôt des déclarations sont fixées :
– Pour les départements n° 1 à 19 (ou si vous êtes non-résident) : au 25 mai 2023 au tard
– Pour les départements n° 20 à 54 : au 1er juin 2023 au tard
– Pour les départements n° 55 à 974/976 : au 8 juin 2023 au tard
Notons que pour les déclarations « papier », la date limite de dépôt a été fixée au 22 Mai 2023. Par ailleurs Tous les propriétaires de biens immobiliers sont soumis à une nouvelle obligation déclarative en 2023. Les particuliers et les entreprises ont jusqu’au 30 juin inclus pour déclarer l’occupation des logements sur l’espace « Gérer mes biens immobiliers » du site impots.gouv.fr

Cette obligation déclarative concerne :
• Les propriétaires indivis ;
• Les usufruitiers ;
• Les sociétés civiles immobilières (SCI).

EN BREF

3%…

C’est le taux moyen des emprunts hors assurance, sur 25 ans au cours du premier trimestre 2023.

-20%…

L’année 2023 devrait être marquée par une baisse d’environ 20% du nombre de transactions immobilières signées, par rapport à 2022, soit un peu moins d’un million de ventes sur l’année.

4.7%…

Le déficit public français a représenté l’an dernier 4,7% du produit intérieur brut (PIB), contre 6,5% en 2021, tandis que la dette publique a été ramenée à 111,6% du PIB, contre 112,9% l’année précédente (Source : Insee).

 

LES PRINCIPAUX INDICES DU 01 JANVIER AU 31 MARS 2023

LES INDICES BOURSIERS

CAC + 13.11 %
SBF 120 + 12.31 %
DOW JONES – 0.18 %
NIKKEI + 8.02 %
EURO STOXX + 13.74%

LES PLUS FORTES VARIATIONS DU CAC 40 EN 2023

ST MICROELEC + 48.37 %
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE – 11.48 %

LES TAUX D’INTÉRETS

EURIBOR 3 MOIS 3.052%
OAT 10 ANS 2.8190 %